Est-ce que les heures supplémentaires comptent pour ma retraite ?

Est-ce que les heures supplémentaires comptent pour la retraite ? L’essentiel des points à retenir

  • Oui, les heures supplémentaires comptent pour la retraite, dès lors qu’elles sont déclarées et soumises aux cotisations vieillesse obligatoires.
  • Elles augmentent l’assiette de cotisation, ce qui peut améliorer le montant de la pension, tant dans le régime de base que dans le régime complémentaire Agirc-Arrco.
  • Elles ne permettent pas de valider plus de 4 trimestres par an, même si le revenu annuel est élevé ou que de nombreuses heures sont effectuées.
  • Les heures non déclarées ou partiellement rémunérées sont exclues du calcul des droits, d’où l’importance de vérifier régulièrement ses bulletins de salaire et son relevé de carrière.

La question de la prise en compte des heures supplémentaires dans le calcul de la retraite est fréquemment soulevée par les salariés du secteur privé. Elle reflète une préoccupation légitime : les efforts supplémentaires fournis au travail se traduisent-ils réellement en droits sociaux futurs ?

Il est nécessaire de distinguer deux effets bien distincts :

  • la valorisation de la pension, liée au montant total des revenus soumis à cotisations sociales ;
  • la validation de trimestres, qui conditionne l’ouverture du droit à la retraite à taux plein.

Ce sujet nécessite une analyse précise, à la lumière des textes en vigueur et des mécanismes de calcul des régimes de retraite.

Heures supplémentaires et retraite de base : sont-elles prises en compte ?

A. Les heures supplémentaires sont soumises aux cotisations vieillesse

En vertu de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, bien qu’exonérées en tout ou partie d’impôt sur le revenu, restent soumises à cotisations vieillesse dans les conditions du droit commun. Elles intègrent donc l’assiette de calcul de la retraite de base, au même titre que les heures de travail « ordinaires ».

Ainsi, pour chaque heure supplémentaire effectuée, le salarié verse des cotisations retraite (part salariale et part patronale). Ces sommes sont reversées aux caisses de retraite, et viennent s’ajouter aux montants servant de référence pour le calcul des droits à pension.

⚠️ Attention : l’exonération d’impôt sur les heures supplémentaires ne signifie pas exonération de cotisations sociales.

Les heures supplémentaires figurent donc sur le relevé de carrière de l’assuré, pour autant qu’elles aient été correctement déclarées par l’employeur.

B. Incidence sur le montant de la pension de base

La retraite de base du régime général repose, en application de l’article L.351-1 du Code de la sécurité sociale, sur la formule suivante :

Salaire annuel moyen (25 meilleures années) × Taux × Durée d’assurance / Durée de référence

Les heures supplémentaires, en augmentant le revenu annuel soumis à cotisation, peuvent ainsi :

  • faire entrer une année dans les 25 meilleures si le revenu est suffisant,
  • améliorer le salaire annuel moyen servant de base au calcul,
  • et donc augmenter le montant global de la pension de base.
✅ En clair : plus vous déclarez d’heures supplémentaires, plus le revenu moyen sur les meilleures années peut être élevé, ce qui améliore le montant de la retraite.

C. Limite : les heures supplémentaires ne permettent pas de valider plus de trimestres

Cependant, il convient de rappeler une règle essentielle : le nombre de trimestres validables est plafonné à 4 par an, quel que soit le volume de travail ou de revenu.

En 2024, un salarié valide :

  • 1 trimestre dès lors qu’il perçoit 1 690 € brut soumis à cotisations vieillesse,
  • soit 4 trimestres maximum à partir de 6 760 € cotisés sur l’année.

Cela signifie que même si le salarié effectue un nombre très important d’heures supplémentaires, il ne pourra pas valider un 5e trimestre dans l’année civile.

❌ Les heures supplémentaires n’accélèrent pas la validation des trimestres, mais elles participent à l’amélioration du montant de la pension.

En synthèse

  • Oui, les heures supplémentaires comptent pour la retraite, tant qu’elles sont déclarées et soumises aux cotisations vieillesse.
  • Elles augmentent l’assiette de calcul de la retraite de base, donc peuvent rehausser le montant de la pension.
  • En revanche, elles ne permettent pas de valider plus de 4 trimestres par an, même en cas de revenu très élevé.
  • Une vérification régulière du relevé de carrière (via info-retraite.fr) est indispensable pour s’assurer que toutes les heures travaillées ont bien été prises en compte.

A lire : comment calculer l'ancienneté du salarié ?

Est-ce que les heures supplémentaires augmentent la retraite complémentaire Agirc-Arrco ?

A. Les heures supplémentaires génèrent des points de retraite complémentaire

La retraite complémentaire des salariés du secteur privé est assurée, en vertu de l’accord national interprofessionnel du 17 novembre 2017, par le régime unifié Agirc-Arrco. Ce régime repose sur un système par points, distinct de celui de la retraite de base, fondé sur le salaire soumis à cotisations.

Chaque mois, les rémunérations brutes perçues — y compris les heures supplémentaires — sont soumises à des cotisations salariales et patronales, affectées en partie au financement de la retraite complémentaire. Ces cotisations sont converties en points Agirc-Arrco, selon une valeur d’achat fixée chaque année (17,5988 € en 2024).

Il convient de souligner que les heures supplémentaires, en augmentant le montant de la rémunération brute soumise à cotisations, accroissent mécaniquement le nombre de points acquis, dès lors qu’elles sont régulièrement déclarées.

📌 Ainsi, à revenu majoré, droits majorés. Toute heure supplémentaire déclarée améliore le capital de points et donc le montant futur de la pension complémentaire.

B. Un levier d’optimisation intéressant pour certains profils

Si le mécanisme est valable pour tous les salariés, il s’avère particulièrement stratégique pour certaines catégories professionnelles :

  • Les cadres ou assimilés, dont les salaires dépassent régulièrement le plafond annuel de la sécurité sociale, bénéficient d’une meilleure rentabilité des cotisations sur tranche B.
  • Les salariés à temps plein réalisant des heures supplémentaires de manière constante, notamment dans l’industrie ou la grande distribution, peuvent significativement augmenter leur cumul de points sur l’ensemble de leur carrière.
  • En cas de revenus irréguliers, les heures supplémentaires sur les années hautes peuvent compenser d’éventuelles périodes creuses, en générant davantage de cotisations.
✅ Exemple : un salarié effectuant chaque mois 20 heures supplémentaires à 25 % peut générer l’équivalent de plusieurs centaines d’euros de cotisations annuelles supplémentaires, soit plusieurs points Agirc-Arrco, non négligeables sur 20 à 30 ans de carrière.

Il est donc important que les heures supplémentaires soient correctement déclarées et intégrées à l’assiette de cotisation pour que leurs effets bénéfiques soient pleinement pris en compte dans le calcul des droits à retraite complémentaire.

Heures supplémentaires et validation de trimestres pour la retraite : ce qu’il faut savoir

A. Les trimestres de retraite sont validés selon le revenu soumis à cotisations

Contrairement à une idée reçue, la validation des trimestres pour la retraite ne dépend pas de la durée effective de travail, ni du nombre d’heures effectuées. Elle repose exclusivement sur le montant de la rémunération soumise à cotisations vieillesse, conformément à l’article R.351-9 du Code de la sécurité sociale.

Pour l’année 2024, un trimestre est validé dès lors que l’assuré a perçu une rémunération brute soumise à cotisations d’un montant au moins égal à 1 690 euros. Il est donc possible de valider quatre trimestres dès le premier semestre de l’année, sous réserve d’un revenu suffisant. Cette règle s’applique quelle que soit la nature des heures effectuées, y compris les heures supplémentaires, à la condition qu’elles aient été déclarées et intégrées dans l’assiette de cotisation.

⚠️ La loi fixe un plafond annuel à 4 trimestres maximum. Ainsi, même en multipliant les heures supplémentaires, le nombre de trimestres validés pour une année donnée ne pourra excéder cette limite.

A lire : quelles sont les conséquences d'un congé sabbatique sur la retraite ?

B. Le cas des heures complémentaires pour les salariés à temps partiel

Les heures complémentaires, qui concernent les salariés employés à temps partiel, sont également prises en compte pour la retraite, dès lors qu’elles figurent sur les bulletins de paie et sont soumises aux cotisations vieillesse.

En pratique, ces heures peuvent représenter un levier significatif d’optimisation des droits à retraite pour les salariés dont la base contractuelle est faible. Leur majoration progressive au-delà de 10 % ou 33 % du temps de travail prévu contractuellement (selon les cas) permet d’augmenter l’assiette de cotisation.

✅ À condition d’être correctement déclarées, les heures complémentaires peuvent ainsi permettre de valider des trimestres plus rapidement ou d’améliorer le revenu annuel de référence.

En résumé, les heures supplémentaires comme les heures complémentaires ont un effet direct sur la retraite si elles sont déclarées. Mais elles n’ont aucune incidence sur le nombre de trimestres validables au-delà de quatre par an. D’où l’importance de vérifier régulièrement ses bulletins de salaire et son relevé de carrière.

Est-ce que toutes les heures supplémentaires comptent pour la retraite ? Cas particuliers à connaître

A. Heures supplémentaires exonérées : un impact limité sur les cotisations retraite

Depuis la loi TEPA du 21 août 2007, renforcée par la loi du 24 décembre 2018 sur le pouvoir d’achat, les heures supplémentaires peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 7 500 euros. Toutefois, cette exonération fiscale ne saurait être confondue avec une exonération de cotisations sociales, en particulier des cotisations vieillesse obligatoires.

En application de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, même fiscalement exonérées, demeurent partiellement assujetties aux cotisations sociales. Surtout, les cotisations retraite de base et complémentaire restent exigibles sur ces sommes. Par conséquent, ces heures continuent à générer des droits à pension, aussi bien dans le régime général que dans le régime complémentaire Agirc-Arrco.

✅ L’exonération d’impôt ne remet pas en cause la constitution de droits à la retraite.

B. Heures non déclarées : un risque réel d’exclusion des droits à retraite

En revanche, lorsque les heures supplémentaires ne sont pas déclarées par l’employeur — ou qu’elles ne figurent pas sur le bulletin de paie —, elles échappent aux cotisations, et donc à toute prise en compte pour le calcul de la retraite.

Les conséquences peuvent être particulièrement lourdes :

  • Absence de points Agirc-Arrco,
  • Revenu annuel de base minoré,
  • Trimestres non validés.

Pour prévenir ce type de situation, il est essentiel pour tout salarié d’exiger un bulletin de paie conforme et de vérifier régulièrement son relevé de carrière disponible sur le portail info-retraite.fr.

⚠️ En l’absence de déclaration, les heures supplémentaires sont juridiquement inexistantes aux yeux des caisses de retraite.

C. Le cas particulier des fonctionnaires et agents publics

Dans la fonction publique d’État, les règles applicables aux heures supplémentaires diffèrent sensiblement. En effet, les régimes spéciaux ou dérogatoires applicables à certains corps de l’administration peuvent exclure tout ou partie des heures supplémentaires du calcul de la pension de retraite.

  • Certaines primes, indemnités ou heures supplémentaires ne sont pas intégrées dans la base de calcul de la pension, conformément aux dispositions du Code des pensions civiles et militaires de retraite.
  • D’autres dispositifs, notamment les régimes additionnels (RAFP), peuvent partiellement compenser cette exclusion, mais selon des modalités spécifiques.
🔍 Une vigilance particulière est donc requise pour les agents publics, qui doivent se référer à leur régime statutaire ou consulter un avocat spécialisé.

En définitive, si la majorité des heures supplémentaires comptent pour la retraite, cette règle connaît d’importantes exceptions. L’exactitude des déclarations, le respect des obligations de l’employeur et les particularités du statut public sont autant de facteurs à surveiller pour préserver l’intégralité de ses droits sociaux.

Est-ce que toutes les heures supplémentaires comptent pour la retraite ? Cas particuliers à connaître

A. Heures supplémentaires exonérées : un impact limité sur les cotisations retraite

Depuis la loi TEPA du 21 août 2007, renforcée par la loi du 24 décembre 2018 sur le pouvoir d’achat, les heures supplémentaires peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 7 500 euros. Toutefois, cette exonération fiscale ne saurait être confondue avec une exonération de cotisations sociales, en particulier des cotisations vieillesse obligatoires.

En application de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, même fiscalement exonérées, demeurent partiellement assujetties aux cotisations sociales. Surtout, les cotisations retraite de base et complémentaire restent exigibles sur ces sommes. Par conséquent, ces heures continuent à générer des droits à pension, aussi bien dans le régime général que dans le régime complémentaire Agirc-Arrco.

✅ L’exonération d’impôt ne remet pas en cause la constitution de droits à la retraite.

B. Heures non déclarées : un risque réel d’exclusion des droits à retraite

En revanche, lorsque les heures supplémentaires ne sont pas déclarées par l’employeur — ou qu’elles ne figurent pas sur le bulletin de paie —, elles échappent aux cotisations, et donc à toute prise en compte pour le calcul de la retraite.

Les conséquences peuvent être particulièrement lourdes :

  • Absence de points Agirc-Arrco,
  • Revenu annuel de base minoré,
  • Trimestres non validés.

Pour prévenir ce type de situation, il est essentiel pour tout salarié d’exiger un bulletin de paie conforme et de vérifier régulièrement son relevé de carrière disponible sur le portail info-retraite.fr.

⚠️ En l’absence de déclaration, les heures supplémentaires sont juridiquement inexistantes aux yeux des caisses de retraite.

C. Le cas particulier des fonctionnaires et agents publics

Dans la fonction publique d’État, les règles applicables aux heures supplémentaires diffèrent sensiblement. En effet, les régimes spéciaux ou dérogatoires applicables à certains corps de l’administration peuvent exclure tout ou partie des heures supplémentaires du calcul de la pension de retraite.

  • Certaines primes, indemnités ou heures supplémentaires ne sont pas intégrées dans la base de calcul de la pension, conformément aux dispositions du Code des pensions civiles et militaires de retraite.
  • D’autres dispositifs, notamment les régimes additionnels (RAFP), peuvent partiellement compenser cette exclusion, mais selon des modalités spécifiques.
🔍 Une vigilance particulière est donc requise pour les agents publics, qui doivent se référer à leur régime statutaire ou consulter un avocat spécialisé.

Si la majorité des heures supplémentaires comptent pour la retraite, cette règle connaît d’importantes exceptions. L’exactitude des déclarations, le respect des obligations de l’employeur et les particularités du statut public sont autant de facteurs à surveiller pour préserver l’intégralité de ses droits sociaux.