La question de la prise en compte des heures supplémentaires dans le calcul de la retraite est fréquemment soulevée par les salariés du secteur privé. Elle reflète une préoccupation légitime : les efforts supplémentaires fournis au travail se traduisent-ils réellement en droits sociaux futurs ?
Il est nécessaire de distinguer deux effets bien distincts :
Ce sujet nécessite une analyse précise, à la lumière des textes en vigueur et des mécanismes de calcul des régimes de retraite.
En vertu de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, bien qu’exonérées en tout ou partie d’impôt sur le revenu, restent soumises à cotisations vieillesse dans les conditions du droit commun. Elles intègrent donc l’assiette de calcul de la retraite de base, au même titre que les heures de travail « ordinaires ».
Ainsi, pour chaque heure supplémentaire effectuée, le salarié verse des cotisations retraite (part salariale et part patronale). Ces sommes sont reversées aux caisses de retraite, et viennent s’ajouter aux montants servant de référence pour le calcul des droits à pension.
⚠️ Attention : l’exonération d’impôt sur les heures supplémentaires ne signifie pas exonération de cotisations sociales.
Les heures supplémentaires figurent donc sur le relevé de carrière de l’assuré, pour autant qu’elles aient été correctement déclarées par l’employeur.
La retraite de base du régime général repose, en application de l’article L.351-1 du Code de la sécurité sociale, sur la formule suivante :
Salaire annuel moyen (25 meilleures années) × Taux × Durée d’assurance / Durée de référence
Les heures supplémentaires, en augmentant le revenu annuel soumis à cotisation, peuvent ainsi :
✅ En clair : plus vous déclarez d’heures supplémentaires, plus le revenu moyen sur les meilleures années peut être élevé, ce qui améliore le montant de la retraite.
Cependant, il convient de rappeler une règle essentielle : le nombre de trimestres validables est plafonné à 4 par an, quel que soit le volume de travail ou de revenu.
En 2024, un salarié valide :
Cela signifie que même si le salarié effectue un nombre très important d’heures supplémentaires, il ne pourra pas valider un 5e trimestre dans l’année civile.
❌ Les heures supplémentaires n’accélèrent pas la validation des trimestres, mais elles participent à l’amélioration du montant de la pension.
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La retraite complémentaire des salariés du secteur privé est assurée, en vertu de l’accord national interprofessionnel du 17 novembre 2017, par le régime unifié Agirc-Arrco. Ce régime repose sur un système par points, distinct de celui de la retraite de base, fondé sur le salaire soumis à cotisations.
Chaque mois, les rémunérations brutes perçues — y compris les heures supplémentaires — sont soumises à des cotisations salariales et patronales, affectées en partie au financement de la retraite complémentaire. Ces cotisations sont converties en points Agirc-Arrco, selon une valeur d’achat fixée chaque année (17,5988 € en 2024).
Il convient de souligner que les heures supplémentaires, en augmentant le montant de la rémunération brute soumise à cotisations, accroissent mécaniquement le nombre de points acquis, dès lors qu’elles sont régulièrement déclarées.
📌 Ainsi, à revenu majoré, droits majorés. Toute heure supplémentaire déclarée améliore le capital de points et donc le montant futur de la pension complémentaire.
Si le mécanisme est valable pour tous les salariés, il s’avère particulièrement stratégique pour certaines catégories professionnelles :
✅ Exemple : un salarié effectuant chaque mois 20 heures supplémentaires à 25 % peut générer l’équivalent de plusieurs centaines d’euros de cotisations annuelles supplémentaires, soit plusieurs points Agirc-Arrco, non négligeables sur 20 à 30 ans de carrière.
Il est donc important que les heures supplémentaires soient correctement déclarées et intégrées à l’assiette de cotisation pour que leurs effets bénéfiques soient pleinement pris en compte dans le calcul des droits à retraite complémentaire.
Contrairement à une idée reçue, la validation des trimestres pour la retraite ne dépend pas de la durée effective de travail, ni du nombre d’heures effectuées. Elle repose exclusivement sur le montant de la rémunération soumise à cotisations vieillesse, conformément à l’article R.351-9 du Code de la sécurité sociale.
Pour l’année 2024, un trimestre est validé dès lors que l’assuré a perçu une rémunération brute soumise à cotisations d’un montant au moins égal à 1 690 euros. Il est donc possible de valider quatre trimestres dès le premier semestre de l’année, sous réserve d’un revenu suffisant. Cette règle s’applique quelle que soit la nature des heures effectuées, y compris les heures supplémentaires, à la condition qu’elles aient été déclarées et intégrées dans l’assiette de cotisation.
⚠️ La loi fixe un plafond annuel à 4 trimestres maximum. Ainsi, même en multipliant les heures supplémentaires, le nombre de trimestres validés pour une année donnée ne pourra excéder cette limite.
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Les heures complémentaires, qui concernent les salariés employés à temps partiel, sont également prises en compte pour la retraite, dès lors qu’elles figurent sur les bulletins de paie et sont soumises aux cotisations vieillesse.
En pratique, ces heures peuvent représenter un levier significatif d’optimisation des droits à retraite pour les salariés dont la base contractuelle est faible. Leur majoration progressive au-delà de 10 % ou 33 % du temps de travail prévu contractuellement (selon les cas) permet d’augmenter l’assiette de cotisation.
✅ À condition d’être correctement déclarées, les heures complémentaires peuvent ainsi permettre de valider des trimestres plus rapidement ou d’améliorer le revenu annuel de référence.
En résumé, les heures supplémentaires comme les heures complémentaires ont un effet direct sur la retraite si elles sont déclarées. Mais elles n’ont aucune incidence sur le nombre de trimestres validables au-delà de quatre par an. D’où l’importance de vérifier régulièrement ses bulletins de salaire et son relevé de carrière.
Depuis la loi TEPA du 21 août 2007, renforcée par la loi du 24 décembre 2018 sur le pouvoir d’achat, les heures supplémentaires peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 7 500 euros. Toutefois, cette exonération fiscale ne saurait être confondue avec une exonération de cotisations sociales, en particulier des cotisations vieillesse obligatoires.
En application de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, même fiscalement exonérées, demeurent partiellement assujetties aux cotisations sociales. Surtout, les cotisations retraite de base et complémentaire restent exigibles sur ces sommes. Par conséquent, ces heures continuent à générer des droits à pension, aussi bien dans le régime général que dans le régime complémentaire Agirc-Arrco.
✅ L’exonération d’impôt ne remet pas en cause la constitution de droits à la retraite.
En revanche, lorsque les heures supplémentaires ne sont pas déclarées par l’employeur — ou qu’elles ne figurent pas sur le bulletin de paie —, elles échappent aux cotisations, et donc à toute prise en compte pour le calcul de la retraite.
Les conséquences peuvent être particulièrement lourdes :
Pour prévenir ce type de situation, il est essentiel pour tout salarié d’exiger un bulletin de paie conforme et de vérifier régulièrement son relevé de carrière disponible sur le portail info-retraite.fr.
⚠️ En l’absence de déclaration, les heures supplémentaires sont juridiquement inexistantes aux yeux des caisses de retraite.
Dans la fonction publique d’État, les règles applicables aux heures supplémentaires diffèrent sensiblement. En effet, les régimes spéciaux ou dérogatoires applicables à certains corps de l’administration peuvent exclure tout ou partie des heures supplémentaires du calcul de la pension de retraite.
🔍 Une vigilance particulière est donc requise pour les agents publics, qui doivent se référer à leur régime statutaire ou consulter un avocat spécialisé.
En définitive, si la majorité des heures supplémentaires comptent pour la retraite, cette règle connaît d’importantes exceptions. L’exactitude des déclarations, le respect des obligations de l’employeur et les particularités du statut public sont autant de facteurs à surveiller pour préserver l’intégralité de ses droits sociaux.
Depuis la loi TEPA du 21 août 2007, renforcée par la loi du 24 décembre 2018 sur le pouvoir d’achat, les heures supplémentaires peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 7 500 euros. Toutefois, cette exonération fiscale ne saurait être confondue avec une exonération de cotisations sociales, en particulier des cotisations vieillesse obligatoires.
En application de l’article L.241-17 du Code de la sécurité sociale, les heures supplémentaires, même fiscalement exonérées, demeurent partiellement assujetties aux cotisations sociales. Surtout, les cotisations retraite de base et complémentaire restent exigibles sur ces sommes. Par conséquent, ces heures continuent à générer des droits à pension, aussi bien dans le régime général que dans le régime complémentaire Agirc-Arrco.
✅ L’exonération d’impôt ne remet pas en cause la constitution de droits à la retraite.
En revanche, lorsque les heures supplémentaires ne sont pas déclarées par l’employeur — ou qu’elles ne figurent pas sur le bulletin de paie —, elles échappent aux cotisations, et donc à toute prise en compte pour le calcul de la retraite.
Les conséquences peuvent être particulièrement lourdes :
Pour prévenir ce type de situation, il est essentiel pour tout salarié d’exiger un bulletin de paie conforme et de vérifier régulièrement son relevé de carrière disponible sur le portail info-retraite.fr.
⚠️ En l’absence de déclaration, les heures supplémentaires sont juridiquement inexistantes aux yeux des caisses de retraite.
Dans la fonction publique d’État, les règles applicables aux heures supplémentaires diffèrent sensiblement. En effet, les régimes spéciaux ou dérogatoires applicables à certains corps de l’administration peuvent exclure tout ou partie des heures supplémentaires du calcul de la pension de retraite.
🔍 Une vigilance particulière est donc requise pour les agents publics, qui doivent se référer à leur régime statutaire ou consulter un avocat spécialisé.
Si la majorité des heures supplémentaires comptent pour la retraite, cette règle connaît d’importantes exceptions. L’exactitude des déclarations, le respect des obligations de l’employeur et les particularités du statut public sont autant de facteurs à surveiller pour préserver l’intégralité de ses droits sociaux.